(Agence de presse panafricaine)-La domination coloniale reposait essentiellement sur l’exploitation des richesses naturelles en Afrique. «  Un trou, un drain vers la mer, c’est un suçoir », disait l’autre.

 

 

 

 Une administration, intégrant les services de base sanitaires, scolaires, d’évangélisation, et judiciaires, fonctionnait. Le travail forcé, et les exactions qui avaient cours, en rajoutaient à la mise à l’étroit du  mode de vie traditionnel des populations dans leur terroir. Le personnel administratif local préparé à assurer la relève, se mettait dans les bottes du colonisateur partant. Il héritait d’un état embryonnaire centralisé. L’époque coloniale formelle révolue, n’excluait pas pour autant le rayonnement de la France dans ses anciennes colonies. L’étape  postcoloniale en rupture supposée avec celle qui prévalait, illustrerait la mise en place des jalons entrainant le développement économique et social des pays africains. L’espace francophone dédoublé d’Afrique centrale et de l’Ouest, est particulièrement confondu à un pré carré où sont mixés à la fois les intérêts géostratégiques, politiques, monétaires, économiques  publics et privés.. Certains esprits critiques et des factions militantes s’insurgent occasionnellement contre ce qui s’apparenterait aux réflexes d’anciens colonisateurs.

 

 

Dans la foulée du Vent d’Est, la démocratisation amorcée au sein de plusieurs états africains,  s’inscrivait dans le sillage de l’intervention extérieure. Des avancées ont été enregistrées çà et là en la matière. Les dictatures dont les méthodes apparaissaient au travers  des ’intimidations, d’arrestations arbitraires, de répression aveugle et d’exécutions sommaires, ont été reléguées aux calendes grecques. Inversement, le processus démocratique a tourné cours dans certains pays, dont ceux du Maghreb où avait fleuri le Printemps arabe. L’échéance  d’une trentaine d’années, a été marquée d’épisodes tragiques ; le génocide perpétré au Rwanda, des conflits armés éclatés en Afrique centrale et au Sahel sont enregistrés. L’intervention militaire française n’en arrivait pas à bout, après de nombreuses années sur le théâtre des opérations. Les forces acheminées, furent ensuite redéployées  par la France vers d’autres objectifs. Les autorités de Centrafrique et celles du Mali, recoururent aux prestations d’autres forces étrangères, notamment russes, pour combattre les groupes armés ennemis. Par-ailleurs, l’état centrafricain faisant l’objet du gel de décaissements par la France, était confrontée à l’assèchement de ses finances, Il adopta une crypto-monnaie, pour contourner les rigueurs  que lui imposait la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Le leadership français est défié au plan militaire, politique, et monétaire, dans ses rapports avec son pré carré présumé.

 

 

Le premier mandat présidentiel d’Emmanuel Macron essuyait plusieurs manifestations contre la présence militaire et la politique françaises dans l’espace francophone d’Afrique. Un convoi de ravitaillement de la Force Barkhane basée à Gao, avait été empêché de poursuivre sa route au Burkina Faso et au Niger par des manifestants en colère. Outre «  le sentiment anti-français »  qui s’y développait, le bras de fer fut engagé entre le Mali et l’ex-puissance coloniale. Jean-Yves Le Drian traitait les membres de la junte au pouvoir d’ « illégitimes et irresponsables ».L’ambassadeur de France fut expulsé, les médias publics France 24 et RFI interdits de diffuser sur le territoire malien, les accords de défense conclus en 2014 dénoncés par la partie malienne, et un ministre de la République française convoqué « pour affaire le concernant » par la justice de l’état malien.

 

En dépit des tensions qui affectent quelquefois ses relations en Afrique, l’ancienne métropole ne se départit pas de contribuer  à instaurer l’état de droit, la démocratie, et la sécurité dans les territoires où subsiste encore influence.

 

Chronique Jean-Touré Ousman depuis Bamako pour App

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