(Agence de presse panafricaine) Dans les  contextes dissemblables  des coups de force militaire, les putschistes sous pression de l’environnement international, projettent de restaurer la démocratie. Ils émettent  la volonté de procéder préalablement à la refondation de l’état. Celui-ci hérité embryonnaire d’un empire colonial, relève de l’ordre libéral mondial, Il évolue  dans le sillage de la globalisation, plus d’un demi-siècle, relativement aux déclarations de souveraineté. Le bénéfice du doute politique serait-il accordé à la réalisation  de refonte d’état, le temps d’un régime transitoire d’exception ?

 

 

 

Au Mali, la junte a rendu public un avant-projet constitutionnel. Cet acte revêt une étape parmi d’autres qui seront franchies jusqu’en mars 2024. Les assises nationales du  Tchad levant les limites fixées à la période transitoire, ont prolongé celle-ci de deux années supplémentaires. Elles ouvrent a contrario la voie aux dirigeants de la Transition à se porter candidats pendant les élections qui marqueront la fin du régime d’exception en cours. Le Burkina Faso empêtré dans les affres de la guerre asymétrique  menée par des terroristes, enregistrait un second putsch, en l’espace de huit mois. Le principal auteur en affirmait qu’il expédierait les affaires courantes, en attendant la désignation par les forces vives nationales d’une  personnalité, civile ou militaire. Cette dernière présiderait aux destinées du pays.

 

 

L’offre d’assumer  les responsabilités qu’incombait la nouvelle donne a ensuite été faite par consensus au putschiste.  Elle a succédé au bénéfice du doute politique qui lui serait préalablement accordé. L’annonce des gages donnés au départ, est contrariée ;  nombre de juntes à l’épreuve du pouvoir, tendent à renoncer aux engagements primaires. En Guinée-Conakry, les auteurs du coup d’état survenu il y a un an, ont maille à partir sur fond de violences, avec la société civile et de forces politiques ; de surcroit, s’ouvre un méga procès dans lequel comparaissent des membres d’une précédente junte impliquée dans le crime massif perpétré en 2009 au Stade du 28 Septembre.

 

 

La refondation de l’état est envisagée sous l’autorité de putschistes. Le  cadre démocratique restauré, ne priverait pas les militaires d’avoir un droit de regard sur la conduite future des affaires publiques. L’exclusion de candidatures aux postes électifs est perceptible en fin de  la transition politique. Le vote conditionné dans cet ordre, laisserait supposer qu’un prétendant qui organise avec d’autres coéquipiers les élections, bénéficierait d’un boulevard pour se faire élire. L’empêchement dans la foulée électorale ultérieure des dirigeants du régime d’exception en cours,  contrarie des velléités. Sa mise en œuvre inhiberait l’électorat potentiel qui serait acquis à leur cause. L’interdiction au citoyen jouissant de ses facultés, dont l’éligibilité ne souffre pas de poursuites judiciaires, revêt un caractère discriminatoire, face au libre choix des électeurs. L’élu jouit de notoriété sur les bases légales et de légitimité. Porteur d’un projet socio-économique et politique, il  rassure une partie notable de l’opinion. Le protagoniste qui rendra les comptes en fin d’échéance, aura, au fur et à mesure, concrétisé des promesses faites. L’autorité sortante est reconduite dans la légalité, ou empêchée de briguer un mandat en plus. Le processus électoral mené en toute transparence, suivant l’émulation des différents concurrents, s’inscrit dans l’expression démocratique des suffrages. Après le Dialogue National Inclusif au Tchad, l’opposant notoire au régime sous Idriss Déby Itno est désigné premier ministre.  Il annonça qu’il organiserait des élections crédibles. Le bénéfice du doute politique serait accordé au politicien qui combattrait cette fois à l’intérieur du système en place.

 

 

Les données de l’époque des transitions antérieures, sont  différentes de celles produites à l’aune de la démocratisation entamée  dans la foulée du Vent d’Est. L’Afrique constituant un réservoir de matières premières, occupe une position privilégiée dans les échanges mondiaux. Les états africains ne peuvent avoir un repli délibéré  au sein du commerce international. Le bénéfice du doute politique qui serait accordé à la refondation d’état sous la férule de putschistes, se régulerait avec les tenants et les aboutissants de la globalisation,

 

Chronique Jean-Touré Ousman pour (App) depuis Niamey

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