(Agence de presse panafricaine)-En ces préparatifs de fin d’année, trois faits marquants ont propulsé l’Afrique sur scène : La Conférence des Nations-Unies sur le climat en Egypte ; le Sommet de la dix-huitième session de la Francophonie à Djerba; le Mondial Qatar 2022 où le continent africain est représenté. Ces retrouvailles à échelle différente, sont avérées stigmatisées par des mouvements d’humeur variés de circonstance.
Charm-el-Cheikh aurait symbolisé le dépassement des promesses faites depuis Cop 21, jusqu’aux résolutions adoptées l’an dernier à Glasgow. Le maintien de la température en-deçà d’1,5 °C, comparativement à l’époque de la révolution industrielle, quand fut inexorablement entamé le réchauffement climatique. Cop 27 aurait servi de haut-lieu pour concrétiser un projet « ambitieux et crédible » par les 196 participants qui se seraient, dans une mesure, engagés pour éradiquer par consensus la dangerosité du dérèglement climatique. La relance d’exploitation de sites des ressources fossiles, dont le charbon, le pétrole et le gaz, accentuent les émissions des gaz à effet de serre.
Le développement des sources d’énergie propre, en se focalisant sur la production zéro carbone, serait un leurre dans l’immédiat. Les autorités en R.D.C préconisent des investissements pour entreprendre l’exploitation des ressources fossiles qui affecterait le second poumon forestier de la planète, après l’Amazonie en proie au saccage de grands groupes industriels. Trois jours après la clôture des travaux à Charm-el-Cheikh, le chef de l’état du Nigeria inaugurait de nouvelles installations d’exploitation pétrolière et gazière dans le Nord-Est du pays. Déjà le delta du Niger est en proie à la pollution environnementale dévastatrice que subissent irrémédiablement les riverains. Les fonds consentis en faveur des communautés qui pâtissent le plus des dommages causés par les responsables historiques, sont minimes par rapport aux 100 milliards de dollars annuels attendus. Les négociateurs sur le climat ont opté à minima des résolutions sur le volet des pertes et dommages. Leurs conclusions préfigurent la prolongation des discussions l’an prochain à Dubai. L’espoir suscité depuis sept ans, de la Conférence de Paris à Cop 26 de Glasgow, se transforme en douche écossaise en Egypte.
Le sommet de la Francophonie réunissait en Tunisie les autorités de maints pays liés par l’adoption de la langue française. Parmi les quatre-vingt-huit membres que compte l’organisation francophone, certains adhèrent au Commonwealth ; d’autres font partie de groupements linguistiques moins dynamiques sur les cinq continents. Macron observant le recul du français au Maghreb, appelait à son redéploiement, comme langue d’avenir. Celle-ci serait utilisée par le président français pour mener un combat politique « à l’envers ».dans le cadre du panafricanisme.
Nombre d’états au sein de la Francophonie, sont aux prises avec des groupes armés, ou en difficultés diplomatiques avec de parties tierces. Sur fond de mouvement d’humeur, l’O.I.F n’a pas daigné lancer d’invitations aux dirigeants, malien, burkinabe et guinéen, pour cause de putsch. Le pays hôte en proie à la crise économique, est cependant, l’objet de tension socio-politique, en raison du gel de la vie parlementaire, des activités démocratiques, et de la concentration des pouvoirs aux mains du président de la république.
Mondial Qatar 2022 réunissait trente-deux équipes nationales qualifiées pour se disputer la coupe du monde de football. Les sélections, marocaine, camerounaise, ghanéenne, de la Tunisie, et du Sénégal, y représentaient le continent africain ; elles sont toutes dirigées respectivement par un coach non-expatrié. La condition physique de vedettes, tels Sadio Mané ou Karim Benzema, laissant à désirer, n’enthousiasmait pas beaucoup les innombrables supporters qui verraient leurs champions briller au cours des prestations. Les paris restent ouverts sur la qualification du pays qui l’emportera. Les joueurs sénégalais, camerounais, et ghanéens, en première sortie sur le terrain, ont essuyé une défaite face à leurs adversaires respectifs des Pays-Bas, de Suisse, et du Portugal. Ceux du Maroc ont fait match nul avec les Croates vice-champions de l’édition précédente en Russie.
Mondial Qatar 2022, a dévoilé la réalisation d’infrastructure hors du commun, climatisée à 20° C en plein désert. Des polémiques sont nées autour de la construction de stade pharaonique ultra moderne, pour accueillir la compétition sportive. Outre quatre-vingt-huit heures de travail auxquelles ils étaient soumis par semaine, des milliers de travailleurs ont perdu la vie dans les conditions exécrables sur le chantier. Les droits de centaines d’ouvriers n’auraient pas été respectés par l’état du Qatar. Pendant le tournoi, éclatait ensuite un mouvement d’humeur relatif au port du brasseur, pour marquer le refus de la discrimination à l’endroit des LGBT.
Les retrouvailles respectives sur les tableaux de la Cop 27 en Egypte, de la dix-huitième session de la Francophonie en Tunisie, et du Mondial Qatar 2022, ont enregistré des résultats en-deçà des espérances de l’opinion. Elles ont fait montre de mouvements d’humeur. En marge du spectacle procuré par les soins de la FIFA, Mondial Qatar 2022 est parcimonieusement apparu une plateforme revendicative de la défense des droits humains, et de la préservation environnementale. L’engouement pour les éclats de la compétition sportive, fait tenir la majorité du public en haleine jusqu’au 18 décembre prochain,
Chronique Jean-Touré Ousman depuis Niamey pour (App)
