(Agence de presse panafricaine) -Don Kamet, propriétaire du Happy Lounge raconte la souffrance vécue par les opérateurs économiques de la nuit et débits de boissons pendant l’interdiction de leurs business

 

 

 

 

Fermés depuis plus de trois mois pour cause de la pandémie à Coronavirus, les bars et boîtes de nuits ont été autorisés à ré ouvrir le 31 juillet dernier par le Conseil National de Sécurité ayant à sa tête le chef de l’État ivoirien. Selon Don Kamet, propriétaire du Happy Lounge, par ailleurs secrétaire général du MOPENDB (Mouvement des opérations économiques de la nuit et débits de boissons), les mesures-barrière édictées pour lutter contre le coronavirus en Côte d’Ivoire ont impacté le secteur des bars et boites de nuit. Cette situation a eu des conséquences fâcheuses sur les propriétaires et les employés de ce secteur. Après la réouverture de ces établissements, l’agence de presse panafricaine (App) a voulu savoir davantage comment le MOPENDB compte s’en tenir pour éviter que leur secteur d’activités soit un canal de transmission de la Covid-19 en Côte d’Ivoire. Dans l’entretien qui suit, Don Kamet répond à nos inquiétudes.

 

 

(App) -Depuis le mois de mars,  la Côte d’Ivoire,  fait face à la pandémie  à Covid-19.  Les autorités de votre pays ont pris plusieurs mesures pour limiter cette maladie. Parmi ces mesures nous notons la fermeture des bars et boîtes de nuits.  En tant qu’opérateur économique, exerçant dans ce secteur,  que retenez-vous de ces règles restrictives ?

 

 

(Réponse) –Dans le contexte du Coronavirus, les mesures étaient les bienvenues. C’est-à-dire la fermeture des établissements vu l’urgence que la maladie présentait. Je pense que c’est une bonne décision prise par l’État en ce sens où il réglait les problèmes de celle ci et limitait au maximum son évolution. Mais le souci majeur est que le dédommagement n’a pas été suivi, il n’y avait pas de mesures d’accompagnements et nous ne savions à quelle date la reprise,  ce qui nous perturbait un peu. Aujourd’hui, nous avons reçu le mot d’ordre pour la réouverture, mais plusieurs restent fermées encore pour cause de moyens financiers dus à la crise sanitaire. Nous négocions donc avec l’État pour un soutien. Nous demandons au gouvernement de nous comprendre en les ouvrant et nous allons continuer sur cette même lancée pour aller jusqu’au bout de l’effort et soulager ces entrepreneurs.

 

 

 

(App) -L’état Ivoirien a mis en place un plan de riposte pour le soutien des petites, moyennes et grandes entreprises. Êtes-vous sûr de n’avoir rien bénéficié de ce fonds ?

 

 

(Réponse) -Ce plan qui a été mis en place a des difficultés. Lorsque nous rencontrons les différentes autorités et que nous discutons,  plusieurs propositions sont faites car notre activité est très particulière. Elle ne correspond pas à certains critères établis par les différentes lignes dans le cadre de  la relance économique. Nous avions été les premiers à fermer,  pas par la faute de la pandémie, mais nous l’avions fait sur décision étatique à cause de celle-ci. Dans l’analyse de préoccupation des secteurs d’activités, nous demandons au gouvernement de tenir compte du fait que nous en sommes des victimes. Aussi le bon contact que nous avons  avec le conseil de tutelle, les négociations sont en cours et nous sommes convaincus qu’il y aura l’entente.

Don Kamet, propriétaire du Happy Lounge, par ailleurs secrétaire général du MOPENDB (Mouvement des opérations économiques de la nuit et débits de boissons)

 

(App) -L’état vient de céder à l’une de vos doléances c’est-à-dire la réouverture des boîtes de nuit en vous interpellant à la vigilance. Mais comment allez-vous éviter que vos entreprises soient des canaux de transmission de la maladie en Côte d’Ivoire ?

 

 

(Réponse) -En la matière , il ya des mesures qui existent déjà de façon classique et internationale que nous allons copier à savoir : la prise de température à l’entrée, le lavage des mains, le port de cache nez, la pose de gel hydro alcoolique sur les comptoirs sans toutefois oublier la réduction de places dans les salons et la mise en place d’un dispositif tripartite entre les opérateurs. Nous nous engageons à cette partie de sorte que nous puissions dissuader où sensibiliser nos différents confrères et amis qui ne respecteraient pas les mesures dans leur fonction.

 

 

(App) -M. le secrétaire, Vous avez parlé du loyer. Au début de la crise, l’État avait exhorté les bailleurs à surseoir à l’expulsion. Est-ce que vous n’êtes pas concerné quand vous dites que vous n’arrivez pas à ré ouvrir  parce les bailleurs ne font pas ce que l’État leur demande ?

 

 

Soyons pragmatiques. Dans la réalité, le propriétaire  vit du loyer. Quand le gouvernement dit de négocier avec lui,  c’est une bonne chose.  Quand ces arriérés sont de 1 à 3 mois, il peut avoir une discussion. Mais au delà de cela tout devient compliqué et de là apparaît la décision de prétexter la récupération de la maison.  Même si vous n’êtes pas mis hors du lieu, au bout de 5 mois impayés,  s’ajoutent également les mesures de reports, les factures SODECI et CIE, donc si vous devrez reprendre,  ça serait avec un crédit énorme.

 

 

 

(App) -Que retenez-vous personnellement de cette crise sanitaire ?

 

 

Je retiens que c’est une vraie catastrophe pour le monde entier parce qu’elle n’a pas fini de donner tous ses secrets. Lorsque vous voyez tous les spécialistes de la santé qui se contredisent tous les jours, cela signifie que le fond du problème n’a pas été traité donc nous sommes très indulgents. Aujourd’hui notre cri de cœur ce ne n’est pas une critique ni une revendication mais une doléance. Parce que la maladie étant une crise mondiale a des répercussions sur tous  les domaines mais certains secteurs d’activités sont plus touchés.  Nous essayons d’amener les autorités dans leur analyse à prendre en compte des éléments. Nous espérons nous en sortir très vite pour le bien de tous.

 

 

 

(App) -Qu’est-ce-que vous voulez qu’on fasse exactement pour vous et comment êtes-vous organisés pour qu’on puisse facilement vous aider ?

 

 

(Réponse) -Nous avons entrepris plusieurs démarches avec les autorités, nous avons également rencontré les ministres concernés,  échangé avec certains conseillers du président de la République. A la suite de cela un dossier qu’on a appelé livre blanc est conçu dans lequel est mentionné nos différentes préoccupations à savoir l’ouverture de nos entreprises,  l’annulation de toutes les factures d’énergie sur toute la période de la covid-19, la création d’un moratoire avec les propriétaires qui vivent de leurs activités, une demande d’aide et la mise en place d’un fonds de relance sous forme de prêt avec un taux d’intérêt de remboursement pour pouvoir avoir une base de négociation mais surtout sortir beaucoup d’entre nous des difficultés. Nous pensons effacer les traces qu’a laissées cette maladie le plus rapidement possible.

 

 

(App) -Quelles sont les traces qu’a laissées le Corona virus ?

 

 

Concernant notre association, nous avons près de 500 locaux dont 10000 employés. Présentement, ce que nous pouvons citer comme effets négatifs c’est la pauvreté, le chômage, le manque de moyens pour la réouverture des entités pour pouvoir éponger les dettes accumulées.

 

 

(App) -Au terme de cet entretien quel appel avez-vous à lancer?

 

 

Notre message va à l’endroit de nos membres c’est-à-dire tout les responsables des boîtes de nuit, des maquis et restaurants. L’état de Côte d’Ivoire a pris une grande décision en notre faveur qui est celle de travailler malgré la situation difficile que traversent le pays et les citoyens. Alors pour notre part, il faut faire preuve de responsabilité ce qui signifie que nous devons respecter les engagements pris,  faire appliquer les règles éditées et à partir de là, nous pourrons éloigner cette maladie de nous.

 

 

Entretien mené par Stéphane Beti pour (App)

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