côte d'ivoire Présidentielle 2020
rhdp

(Agence de presse panafricaine) -L’élection présidentielle du 31 octobre 2020 continue d’être au cœur des débats en Côte d’Ivoire. Au Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), c’est l’heure du bilan. Et le constat est que le processus a connu un échec cuisant dans plusieurs régions où l’élection n’a pu se tenir. De quoi soulever l’ire du Président Alassane Ouattara qui, le 17 novembre 2020, a convoqué les responsables de son parti de ces régions pour leur exprimer son mécontentement. Sur le banc des accusés, figurait en bonne et due place certains responsables RHDP de la Région de Gbêkê.

 

 

 

La présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire constituait un enjeu de taille pour le pouvoir d’Abidjan. En effet, face au boycott actif lancé par l’opposition ivoirienne pour exprimer sa contestation du 3ème mandat du candidat du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Alassane Ouattara a mis à contribution les cadres de son parti pour la réussite du scrutin sur toute l’étendue du territoire national. Et pour ce faire, le candidat du RHDP n’a pas été avare. Le chef de l’État, pour sa campagne, a cassé sa tirelire pour mettre les moyens à la disposition de ses ministres et autres cadres du parti. « Je n’ai jamais autant dépensé dans une campagne comme celle-là. Le plus petit département en a reçu 50 millions. Sans oublier l’argent  à titre personnel que j’ai remis aux ministres », a révélé Alassane Ouattara. Malheureusement, tous ces investissements n’ont servi à rien.

côte d'ivoire présidentielle 2020
côte d’ivoire,présidentielle 2020,acteur de l’échec,rhdp gbêkê,alassane ouattara,

Particulièrement dans la région de Gbêkê (centre de la Côte d’Ivoire). Avec sa position stratégique et avec une population en grande majorité de l’opposition, la région de Gbêkê représentait un grand défi pour le RHDP et son candidat.  Pour relever ce défi, la région a été découpée en trois grandes zones et confiée à trois ministres. Gbêkê I (département de Bouaké), avec pour Directeur Régional Campagne le ministre Amadou Koné, Gbêkê II (département Botro ), avec pour coordinateur Jean Claude Kouassi et Gbêkê III (Béoumi /Sakassou) confié au ministre Sidi Tiémoko Touré.  Mais, malgré les moyens mis à disposition, le RHDP n’a pu obtenir les résultats escomptés. Et pour cause !

 

Les carences criardes de Jean Claude Kouassi, Sidi Touré et Assahouré Jacques.

 

Parmi les trois zones de la région de Gbêkê, une a pu au moins tirer son épingle du jeu.  Il s’agit de la zone Gbêkê I (Bouaké commune et quelques villages rattachés à la commune) où le vote a pu se dérouler.  Quant aux autres zones, ce fut une catastrophe totale.  Dans la zone Gbêkê II avec pour directeur régional de campagne Jean Claude Kouassi, et pour directeur départemental de campagne Assahouré Jacques, aucun bureau de vote n’a été ouvert à Botro, Klofouinsou, Diabo, Languibonou, Brobo et N’Djébounoua. Zéro vote dans ce secteur.  Personne  n’a donc  voté  dans cette zone.  Dans la zone Gbêkê III, le ministre Sidi Touré n’a pu s’en sortir qu’avec  un taux de 16% de participation.

 

Les dessous de cet échec

 

En dégageant d’énormes moyens pour cette campagne, le Président Ouattara visait un but bien précis. Il fallait aller sur le terrain pour convaincre les populations à ne pas suivre le mot d’ordre de désobéissance civile lancé par l’opposition et éviter que les jeunes barrent les routes pour que le scrutin se déroule normalement. Et cela, en mettant en avant les moyens financiers et en tenant un langage d’apaisement des cœurs. Surtout que depuis le 06 août 2020, plusieurs manifestations ont éclaté dans plusieurs localités du pays. Malheureusement le ministre Jean Claude Kouassi  (DRC) et son directeur départemental de campagne Assahouré Jacques (DG du Trésor) n’ont pas perçu cet aspect. Ils avaient les moyens nécessaires pour aller vers la bonne cible, c’est-à-dire la jeunesse, pour les convaincre à surseoir à toutes actions pouvant empêcher le déroulement du scrutin dans leur zone. Ils se sont contentés d’une campagne traditionnelle, avec des caravanes pour se pavaner dans le département sans mettre les moyens à la disposition de la bonne cible afin d’empêcher toute action nuisible au déroulement du processus électoral. Jean Claude Kouassi ne devait donc pas justifier cet échec en évoquant le barrage des voies d’accès des lieux de vote. Puisque les moyens qui ont été mis à sa disposition étaient destinés à tout faire pour éviter cela.

Présidentielle 2020
Les militants du rhdp

A cela il faut évoquer aussi le manque de la tenue du bon langage. Pour la réussite de cette campagne, il fallait miser sur le message à adresser aux populations. L’objectif était d’aller faire la propagande des réalisations du président Ouattara et emmener les populations à le voter pour poursuivre sur cette lancée. Compte tenu du mot d’ordre  de  désobéissance civile lancé par l’opposition, il fallait donc savoir tenir le bon langage pour convaincre les populations et particulièrement les jeunes, afin qu’elles ne rentrent pas dans ce jeu.  C’est-à-dire refuser le boycott actif et éviter de barrer les routes. Mais qu’est ce qui a été servi aux populations ? Pendant que les uns ont oublié l’essentiel de leur mission, les autres sont allés défendre leur poste. Comme ce fut le cas du Directeur Général du Trésor Assahouré Jacques qui a surpris plus d’un lors d’un meeting avec ces propos : « Je suis le Directeur Général du Trésor. Les caisses de l’Etat sont dans mes mains. Même quand des ministres veulent de l’argent, ils courent derrière moi. Si vous ne votez pas le Président Ouattara et qu’il me dégage, est-ce que cela est bien ? ». La question qui a traversé tous les esprits est de savoir pour qui Assahouré Jacques faisait campagne. Pour le Président Ouattara ou pour son poste. Après donc cet échec dans sa zone, à quoi s’attend désormais le natif de Boukébo ? Dans la zone de Gbêkê III, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Le ministre Sidi Touré et son équipe n’ont pas utilisé les moyens mis à leur disposition à bon escient. Aussi, le bon message n’a-t-il pas été passé aux populations.

 

C’est  le lieu d’interpeller le président de la République et les instances du RHDP dans le choix des leaders dans nos régions, pour éviter des échecs cuisants comme ce fut le cas dans la région de Gbêkê avec les personnalités mises en avant comme Jean Claude Kouassi, Sidi Touré et Assahouré Jacques qui en portent l’entière responsabilité.

 

 

Eugène YOBOUET (cp) pour (App) en Côte d’Ivoire

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here