editorial

(Agence de presse panafricaine) -L’enclenchement des processus démocratiques en Afrique au cours des années 1990 a conduit le Gabon  à s’engager dans le processus de décentralisation pour favoriser de ce fait le développement . L’objectif de la décentralisation est défini comme étant un transfert des compétences administratives de l’État vers des entités locales distinctes de lui. Elle consiste à permettre à une collectivité humaine… ou à un service de s’administrer eux-mêmes sous le contrôle de l’État, en les dotant de la personnalité juridique, d’autorités propres et de ressources.

 

 

 

 

Au Gabon, la décentralisation peut être vécue comme  un abandon de souveraineté. le mimétisme opérant un tant soit peu, dans le long terme, pourtant, le parti unique n’apparaît que comme l’alibi de pouvoirs soucieux de faire taire les voix discordantes à leur entreprise hégémonique et d’accumulation. L’instauration de ces partis uniques n’obéissait pas à un réel désir de développement. En conséquence, à l’orée des années 1990, et malgré les ressources dont disposent la plupart des collectivités locales, les indicateurs politiques, économiques et sociaux soulignent l’échec de cette stratégie.

 

 

Cependant, malgré l’avènement du multipartisme et le vote de lois sur la décentralisation, le dirigisme perdure à tous les niveaux territoriaux de gouvernance. Les pouvoirs centraux semblent ne vouloir rien lâcher. D’un côté, malgré de nouveaux textes de loi, plus libéraux, sur la décentralisation et des principes d’élection démocratique, les collectivités locales voient leur impact réduit par des transferts de compétences ou d’autres questions connexes liées au calendrier politique du parti au pouvoir voir même le président de la république, qui choisit qui doit être maire ou président du conseil départemental. ils  n’ont aucune autonomie dans la gestion. Tout se décide ailleurs, même les tâches élémentaires comme le ramassage des ordures sont décidées par le gouvernement ou la présidence.

 

 

Plusieurs atteintes à la décentralisation, en tant que forme d’autonomie locale, même limitée, y étaient perceptibles. Ainsi, au Gabon, bien que les Conseils municipaux et départementaux devaient être élus, le maire et le président du conseil départemental administrateurs respectifs de la Commune et du département  de moyen exercice, continuent à être nommés d’une manière indirecte . Les collectivités territoriales demeurent identiques aux temps anciens, ne coïncident pas aux aspirations des populations locales. Ainsi, les dirigeants des collectivités locales ne disposent d’aucune légitimité populaire car ils doivent leur souveraineté soit a une personnalité politique, soit au chef de l’état.

 

 

A cet égard, la notion d’autonomie  appliquée aux collectivités infra-étatiques doit être entendue comme essence démocratique du pouvoir local , et non pas seulement comme  pouvoir local à compétence normative . Les collectivités territoriales sont, en effet, devenues des organes de légitimation des programmes de développement en milieu local. Au Gabon, selon l’article 230 de la loi organique n°15/96, les collectivités locales «concourent avec l’État au développement économique, culturel, scientifique et sanitaire, à l’administration et à l’aménagement du territoire, à la protection de l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie.». Elles sont l’expression de la pratique démocratique. Constitutionnellement, elles sont les interlocutrices privilégiées des populations locales à telle enseigne que les ignorer revient à violer un ensemble de droits fondamentaux s’y rattachant. Par exemple, l’article 112 de la Constitution gabonaise stipule que les collectivités locales «administrent librement les conseils élus dans les conditions prévues par la loi, notamment en ce qui concerne leurs compétences et leurs ressources».

 

 

Cet échec de la politique sur la décentralisation crée également un creux  à l’association des maires du Gabon, qui se réunit chaque année, juste pour la forme n’ayant pas les moyens décisionnels qui leurs permettent d’agir librement. Alors , Si le pouvoir en place souhaiterait un développement durable, qu’il applique tout simplement les nouvelles lois sur la décentralisation et bannir le système décentralisation instaurée à l’époque du parti unique qui fait plus dans l’administration  et qui compromet l’éradication de la pauvreté, le développement ainsi que l’insertion du Gabon dans l’économie mondiale.

 

 

 

Ulrich Corso Sima Ella,correspondant (App) Gabon

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