Énergie électrique: Le paradoxe de l’électrification en Afrique
L’Afrique reste dépendante des technologies du reste du monde
Comme
pour les matières premières l’Afrique dispose d’un potentiel hydroélectrique
capable de produire environ 2 térawatt/heure chaque année, de quoi satisfaire
tous les besoins en énergie du continent. En plus de cette source, il faut
ajouter le gaz, la biomasse, le solaire, le charbon, la géothermie, le
nucléaire à partir de l’uranium, etc. Cela aurait pu permettre à chaque pays, chaque
sous région ou à toute la région, de combiner des mix énergie-
tiques, pour oublier définitivement les délestages et coupures intempestives
qui pourrissent la
vie, tout en annihilant toute possibilité de croissance économique et de
développement durable; étant bien entendu que l’électricité est la garantie de tout
développement économique.
Comment
comprendre qu’avec toute cette manne écologique, et bien que l’Afrique soit le
continent le moins polluant (2,3% des émissions de Co2), qu’elle soit aussi celui
où plus de 620 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité, à cause
de la non-maîtrise des techniques de la technologie en la matière. Depuis une
décennie ou plus, des regroupements ou des ententes permettent à certains pays
et à certaines sous-régions, d’engager d’ambitieux projets d’interconnexions
pour une meilleure production et distribution de l’énergie. De remarques
progrès ont été ou sont en cours de réalisation. C’est ainsi qu’on voit émerger
des leaders de l’énergie en Afrique à l’instar de DANGOTE et son compatriote
TONI O. ELUMELU du groupe UBA BANK, aux côtés de certaines grandes figures
politiques du continent. De même, l’on observe la floraison de start-up et
PME/PMI prêtes à relever ces
défis du futur.
La somnolence de l’Afrique centrale
Le pool
énergétique de l’Afrique centrale (PEAC) mis en place depuis 2003, n’a encore
finalisé aucun projet d’interconnexion des pays de la CEEAC (Communauté
Economique des Etats de
l’Afrique Centrale), qui malheureusement ont un taux moyen global
d’électrification de 13% alors qu’ils représentent 57% du potentiel
hydroélectrique du continent. La république Démocratique du Congo (RDC) dispose
du troisième potentiel hydro- électrique au monde (100GW), derrière la Chine et
la Russie. Pour l’instant, le PEAC a plus de dossiers dans ses tiroirs que de réalisations
à son actif. Le partage des ressources fabuleuses du barrage d’INGA (RDC), qui pourrait
être à terme le plus grand du monde (40GW), et qui n’est pour l’instant exploité
qu’à 2,5% de ses potentialités, est au centre de deux gros projets
d’interconnexions. Le plus ambitieux a pour objectif de relier la zone PEAC à
la zone EEEOA (Afrique de l’Ouest) via Inga et Calabar, au Nigeria en passant par
le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Cameroun.
Pour l’instant, les environnements contractuels et réglementaires entravent encore la libre application des règles du marché dans nombre de pays. En effet, l’électricité est encore très régulée par les Etats et c’est de leur volonté politique que dépend l’accélération du processus d’interconnexion, d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre. par Victor Bakomba
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