(Agence de presse panafricaine)-Arrivé à la fédération au sortir de la normalisation, l’actuel président de la fédération gabonaise de football et candidat à sa propre succession, a fait face à un combat de gestion en voulant imposer l’autonomisation de son institution. Un acte de bravoure qui lui a plus créé d’ennemis que d’amis.

 

Après un travail remarquablement fait pour normaliser le football gabonais par le comité mis en place, une fois élu le 30 mars 2014, Pierre Alain Mounguengui se positionne en président de la rupture avec les pratiques anciennes, une option envisagée par la majorité des gabonais. Il va donc rassurer de continuer le travail initié par le comité de normalisation. Il commence par vouloir rendre souveraine la fédération comme l’exige l’instance faîtière du football mondial. Il clora ce travail s’attaquant à la main noire qui sévissait dans le football en général et au sein de la sélection en particulier, et qui était liée à la présidence de la République.

Conscient de ce que lui coûtera cette action, le président fédéral compte sur sa hiérarchie et sur la solidité de son bureau, il va mettre en place une organisation propre et rigoureuse autour de la maison des panthères, et moderniser le fonctionnement de la Fegafoot. Mais le combat sera rude face à la puissance de la main noire qui doit sa force à la présidence de la République et qui ne veut pas se laisser faire. Malheureusement, il est freiné dans son élan ; << sûrement à cause de ses liens politiques >> . Cette bataille rendra ainsi son premier mandat raboteux et jugé mitigé par les observateurs du sport et les profanes du football, qui vont tout simplement s’appuyer sur les résultats sportifs enregistrés par les différentes sélections en biaisant ainsi d’autres efforts faits par le bureau fédéral, éminemment la rupture sur la gestion haïssable de la fédération.

En 2018, lors de l’ouverture de sa campagne pour le second mandat, le président fédéral va tout d’abord reconnaître l’échec de son mandat pour n’avoir pas pu aller au bout de ses ambitions. Il va prendre le temps pour expliquer les difficultés auxquelles il a fait face en voulant rompre avec des pratiques antederouviennes, notamment la guerre avec certaines personnalités tapis dans l’ombre qui avaient embrigadé la sélection . Il souffle ainsi la fin de l’ingérence au sein de la sélection en particulier et du football en général. Pierre Alain Mounguengui promet de pratiquer une communication plus active et plus réactive, pour que la fédération ne subisse plus les faits de l’extérieur qui salissent son image.

 

L’arrivée d’Alain Claude Billie By Nze au ministère des Sports, permettra au président de remporter une grande bataille, en voyant le ministère retirer totalement la gestion des matches internationaux à la CNOGEMCNI ; <> . Cette courageuse décision du ministre des sports de cette époque ajoute de la rouille entre l’entourage du chef de l’etat qui souhaitait contrôler la sélection et le patron de la maison Alexandre Samba qui jouit de son rôle de défenseur de l’autonomie de cette institution.

Avec la bonne vision d’Alain Claude Billie By Nze, Pierre Alain Mounguengui a désormais la force de choisir le staff de la sélection et le directeur technique national. Croyant avoir réglé le problème d’ingérence, le président fédéral va commencer par faire face aux nombreuses incompréhensions avec le même ministre, rendant ainsi les relations glaciales entre ces deux institutions que sont la fédération et le ministère.

La nomination de Franck Nguema, à la tête du ministère des sports, qui vient avec le vent en poupe, ne simplifie pas la tâche à l’ancien arbitre Fifa. Aussi tôt arrivé, le patron du sport va s’approprier la sélection nationale, et le président fédéral fait profil bas afin d’éviter de rentrer en duel avec le patron du sport. Comme lors de son premier mandat, les multiples problèmes que rencontrera la sélection et pourtant qui ne proviennent pas de la fédération seront endossés sur Pierre Alain Mounguengui qui va une nouvelle fois assumer.

Fort est de constater que durant cette campagne électorale, aucun candidat n’aborde ce sujet d’ingérence très préoccupant en Afrique subsaharienne où tout voudrait être sous la gestion du politique ,surtout le football qui est un grand facteur de rassemblement que les politiques voudraient souvent s’en servir pour d’autres fins.

Ce phénomène d’ingérence qui passe en basse-fosse durant cette campagne électorale, est à l’origine du malaise que traverse le football gabonais en général et la sélection en particulier.
Ulrich Corso SIMA ELLA, correspondant App Gabon 
 
crédit Photo: Fegafoot

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