(Agence de presse panafricaine) -Avec aujourd’hui vingt-quatre (24) cas de personnes infectées par le Covid-19, le Gabon enregistre environ deux (2) à trois (3) cas supplémentaires toutes les soixante-douze (72) heures.  Pourtant, les mesures gouvernementales et mêmes présidentielles ne manquent pas depuis la découverte du premier testé positif au Covid-19 le 12 mars 2020. Comme mesure forte prise par le gouvernement, nous notons la mise en place du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie à Coronavirus (COPIL-Coronavirus) qui est constitué d’experts multidisciplinaires. Etant donné que la propagation de la pandémie diffère d’un pays à un autre, le Gabon se devait de mettre en place une politique de gestion de la crise qui ne tienne pas tellement compte des effets de mode. Certes, le pays connaît une politique sanitaire et un personnel de santé qui ne sont pas en adéquation avec plusieurs pandémies connues, combien plus pour des maladies émergentes telle la pandémie du Coronavirus.

Plus mortelle que d’autres pandémies avec une virulence sans précédent, le Coronavirus est la maladie qui met actuellement le monde à genou. Depuis cet instant, le gouvernement gabonais n’a cessé de se prononcer sur la crise sanitaire mondiale avant même d’enregistrer un cas testé positif au Coronavirus. Depuis le conseil des ministres du 16 mars 2020, l’Etat gabonais a pris une série de mesures préventive dont la dernière en date reste le couvre-feu de 19 heures et 30 minutes jusqu’à 6 heures du matin qui est en cours depuis le 22 mars 2020 sur tout le territoire national (jusqu’à nouvel ordre tous les déplacements sont désormais interdits, sauf indication contraire). Entre autres mesures, on note la fermeture des crèches, de bars, boîtes de nuit, établissements scolaires et universitaires, la limitation de vols commerciaux, l’interdiction de rassemblement de plus de 30 personnes, la fermeture des motels, contrôles des policiers et gendarmes sur le port des équipements  de protection, interdiction de circulation de trains de voyageurs et vols passagers, limite des passagers dans les transports en public (soit 3 personnes par taxi et 9 personnes par taxibus), fermeture des prêt-à-porter, fermeture des cafétérias et partiellement des marchés, etc. Autant dire que ces mesures sont et seront probablement réajustées selon le contexte international en lien avec le niveau de propagation du Coronavirus du moment.

Depuis l’annonce du confinement partiel et du couvre-feu, les Gabonais restaient en attentes des mesures d’accompagnement de l’Etat. Ainsi, face aux Gabonais ce vendredi 3 mars 2020 pour une troisième et très attendue adresse à la Nation, Ali Bongo Ondimba a multiplié les annonces aussi bien sur le plan social qu’économique. Sur le plan social, il est noté :

 

  • pour les personnes les plus fragiles et économiquement faibles, l’État injectera 4 milliards de francs CFA par mois pour le règlement des factures d’électricité et 2 milliards pour l’ensemble des factures d’eau ; Cette mesure est immédiate et restera effective jusqu’à nouvel ordre.
  • pour réduire vos charges en ces temps difficiles, tout bailleur suspendra, le temps du confinement partiel, la perception des loyers des personnes sans revenus dont la liste sera arrêtée ultérieurement par le Gouvernement ;
  • un fonds d’aide de 2,5 milliards de Francs CFA sera mis en place pour compenser les pertes des petits propriétaires liées à la précédente mesure ;
  • Les transports terrestres assurés par les compagnies publiques seront totalement gratuits pour l’ensemble des usagers à compter de la semaine prochaine et jusqu’à nouvel ordre ;
  • Le pouvoir d’achat des travailleurs sera préservé, par la mise en place d’une allocation de chômage technique. Vous percevrez entre 50 et 70% de votre salaire brut mensuel hors primes. ;
  • Pour les faibles revenus, compris notamment entre 80 mille Francs CFA et 150 mille Francs CFA, ils seront intégralement maintenus ;
  • Dans le but d’apporter une aide alimentaire aux personnes en situation de détresse et d’urgence, l’État injectera dans ce fonds 5 milliards de Francs CFA pour créer une banque alimentaire.

Et sur le plan économique, il est noté :

  • Pour accompagner les petits commerces et les entreprises de services à la personne, les patentes et l’impôt synthétique libératoire seront réduits de 50% ;
  • un guichet de financement d’urgence de 225 milliards de Francs CFA a été créé pour répondre immédiatement aux besoins urgents de trésorerie des entreprises ;
  • pour toute entreprise en cessation d’activité ou en grande difficulté liée à la crise, un moratoire sur les échéances de dettes envers les banques s’effectuera sans aucune pénalité ;
  • des remises d’impôt seront accordées aux entreprises citoyennes qui préserveront l’emploi feront montre de solidarité et d’exemplarité dans la situation de crise sans précédent que nous traversons ;
  • Aussi, toutes les primes exceptionnelles octroyées aux employés qui exerceront leur activité professionnelle durant la période de confinement seront défiscalisées ;

Aujourd’hui avec la prise des mesures d’accompagnement afin de permettre une stabilisation des conditions de vie des populations, le confinement généralisé et le dépistage de masses (notamment recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé) sont actuellement les plus grandes mesures gouvernementales comme ce fut un franc succès de par le monde, notamment en Chine et en Corée du Sud. Aussi, il est important de préciser que la propagation d’un tel virus peut éventuellement être ralentie mais l’éradication prendra au minimum deux (2) ans selon certains virologues, notamment Yves Gaudin. Pour ce dernier, directeur de recherches CNRS à l’Institut de biologie intégrative de l’université Paris-Saclay sur franceinfo ce samedi 4 mars 2020, à propos de la pandémie de coronavirus Covid-19,  « L’épidémie ne va pas s’arrêter dans le monde à la fin du confinement en France. Il faut que ce soit très clair ». On ne sait d’ailleurs pas comment se passera le déconfinement. Ça, c’est un problème politique, car il y aura des décisions ».

 

Toutefois, il est évident que l’Etat gabonais doit s’appuyer sur ses compatriotes pour rendre efficience la politique de gestion de la crise sanitaire mondiale. C’est dans cette optique que les mesures d’accompagnement permettront un meilleur confinement généralisé des populations en plus d’un dépistage de masses. En effet, l’objectif principal du Gouvernement  est de stopper le nombre de personnes infectées, qui est aujourd’hui à vingt-quatre, et de permettre un rétablissement d’un deuxième patient. Aussi, les modalités pratiques de l’ensemble des mesures énoncées seront précisées par le Gouvernement dans un moratoire de trente (30) jours, à compter du 3 avril 2020.

Dr. Franck Elmer Essono Edoh

Sociologue et Consultant indépendant en développement des territoires

 

 

 

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here