la chronique de Dobell Crise anglophone: La CDC au bord de la fermeture - Agence de presse panafricaine

la chronique de Dobell Crise anglophone: La CDC au bord de la fermeture

Vestige de l’administration britannique au Cameroun, la Cameroon Development Corporation (CDC), un des fleurons de l’économie nationale et deuxième grand employeur après l’Etat est au bord du gouffre.

La CDC, c’est 3000 hectares de plantations de bananiers, palmiers à huile et hévéa. La CDC c’est environ 20 000 employés pour quelque 2 milliards de francs par mois. A cause de son importance pour l’économie camerounaise, cette entreprise d’Etat est la cible indiquée des combattants dits de l’Ambazonia Forces.

Selon les chiffres rendus publics par le top management de l’entreprise, sur ses 29 sites de production 12 sont à l’arrêt total, 10 fonctionnent partiellement et au ralenti, 71% du personnel soit 12 000 âmes sont réduits au chômage forcé ; sur les 12 plantations d’hévéa, 4 seulement sont en activité à près de 50% de leur capacité, sur 7 palmeraies, 02 seulement sont en activité, les bananeraies qui constituaient la principale force de la CDC sont totalement à l’arrêt depuis août 2018.

Les plantations de banane à l’abandon donnent pourtant des fruits qui mûrissent pour le bonheur des animaux sauvages et des oiseaux. Depuis décembre 2018, l’entreprise n’exporte plus. Elle est même exclue du cartel des producteurs de la banane.

Selon le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) les pertes de la CDC depuis le déclenchement de la crise anglophone se chiffrent à 902 milliards, le manque à gagner à 11,4 milliards. Les équipements volés, perdus ou détruits sont estimés à 1. 031 milliard. 

Ainsi, la CDC se meurt sous les coups de boutoir des miliciens sécessionnistes. S’il faut la remettre sur les rails, selon son directeur général, il faut environ 30 milliards de francs CFA : 7,1 milliard pour l’hévéa ; 7,8 pour le palmier à huile ; 14 milliards pour la banane. Les plans des champs détruits sont à renouveler. Il faut payer les factures des fournisseurs, payer les arriérés de salaire d’un personnel qui a accumulé plus de six mois d’impayés et amortir la dette sociale de l’entreprise.

Véritable quadrature du cercle dans la mesure où la CDC est une pieuvre avec des tentacules dont la protection n’est pas évidente ; Malgré toute sa volonté, l’Etat ne saurait assurer une protection personnelle aux ouvriers qui travaillent dans les champs et constamment victimes des attaques sporadiques de sécessionnistes. S’ils ne sont pas tués, ils sont grièvement blessés par les assaillants.

DOBELL

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