(Agence de presse panafricaine) -Depuis décembre 2019, le covid-19 reste de loin la pandémie la plus médiatisée au monde. Cette forte médiatisation ne permet pas de faire le tri nécessaire sur l’abondance d’informations autour de la contamination, de la période d’incubation, des remèdes médicinaux et traditionnels, etc. Ce dont on est sûr c’est la virulence de la pandémie qui fait chaque jour des décès déclarés toujours par les médias publics. Contrairement à d’autres infections virales, le Covid-19 se propage plus rapidement et est d’autant plus redoutable car, elle permet une détresse respiratoire sévère. Et à ce jour, les mesures de prévention sont les mesures d’hygiène, le dépistage volontaire, le confinement général et le confinement partiel (couvre-feu) comme c’est actuellement le cas au Gabon depuis le dimanche 22 mars 2020.

 

De par l’expérience du confinement général de la population de Wuhan en Chine, qui depuis quelques jours n’a plus enregistré de nouveaux cas testés positifs au Coronavirus mais plongeant toutefois l’économie locale à l’arrêt, le confinement qu’il soit général ou partiel reste la mesure prioritaire selon les Etats pour faire face à l’épidémie mortelle dont la transmission est essentiellement manuportée (transmission au contact d’une personne déjà malade ou d’une surface infectée), et parfois aérienne lorsque le malade émet des gouttelettes et mucosités par la toux et l’éternuement. En effet, le Covid-19 engendre des difficultés respiratoires, des maux de tête, la fatigue, la fièvre, mal de gorge, entre autres. Toutefois, depuis le début de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie du Coronavirus, de nombreuses informations erronées pour la plus part tant sur le traitement que sur les moyens de contamination circulent. En effet, des préjugés et perceptions souvent fausses de la maladie qui bien évidemment pourraient mettre en péril les mesures mises en place pour lutter efficacement contre cette pandémie.

Depuis le 1er mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a appelé à réunir 675 millions de dollars pour financer la lutte contre le Coronavirus à condition que les pays respectent les mesures efficaces pour détecter les cas sans retard, isoler et soigner les malades et repérer leurs contacts. Depuis cette déclaration, plusieurs pays ont déclaré des personnes testées positives au Coronavirus. Ainsi, le Gabon a déclaré son premier cas le 12 mars 2020 et ce nombre est passé à sept (7) depuis le 25 mars 2020. Contrairement au seul décès déclaré du 20 mars 2020, le patient gabonais n’est pas finalement mort de suite d’une infection au Coronavirus mais plutôt d’un diabète en phase terminale. Depuis le conseil des ministres du 16 mars 2020, l’Etat gabonais a pris une série de mesures dont la dernière en date reste le couvre-feu de 19 heures et 30 minutes jusqu’à 6 heures du matin qui est en cours depuis le 22 mars 2020 sur tout le territoire national (jusqu’à nouvel ordre tous les déplacements sont désormais interdits, sauf indication contraire). Entre autres mesures, on note la fermeture des crèches, de bars, boîtes de nuit, établissements scolaires et universitaires, la limitation de vols commerciaux, l’interdiction de rassemblement de plus de 30 personnes, la fermeture des motels, contrôles des policiers et gendarmes sur le port des équipements  de protection, interdiction de circulation de trains de voyageurs et vols passagers, limite des passagers dans les transports en public (soit 3 personnes par taxi et 9 personnes par taxibus), fermeture des prêt-à-porter, fermeture des cafétérias et partiellement des marchés, toujours sans de mesures fortes d’accompagnement de l’Etat afin d’éviter un effondrement économique. Malgré les assurances du gouvernement, les mesures prises ces deux (2) dernières semaines suscitent des doutes au sein de l’opinion, surtout depuis l’annonce du premier décès dû à la contamination au Coronavirus.

 

Entre faiblesse de son système sanitaire (malgré l’existence de trois Centres Hospitaliers Universitaires et la mise en place d’un Comité scientifique de riposte à la pandémie du Coronavirus) qui oblige à faire du pilotage à vue et fermeture des frontières pour un pays dépendant des importations alimentaires, l’Exécutif doit prendre des décisions fortes qu’impopulaires dans un climat délicat. Malheureusement, ces mesures gouvernementales nécessitent de sacrifier au passage les opérateurs économiques, à savoir les Petites et Moyennes Entreprises (PME), les Très Petites Entreprises (TPE) et même certaines grandes entreprises. C’est ainsi que les responsables de la Confédération Patronale du Gabon (CPG) plaident pour un « soutien financier de l’Etat ». En effet, suite à la requête de propositions de mesures proposées par la Ministre du Travail Madeleine Berre le 21 mars 2020, les responsables de la CPG ont préconisé un ensemble de mesures sociales de soutien aux entreprises pour la continuité du travail parmi lesquelles « un seuil minimum de rémunération des salariés  en congés techniques fixé à 30% (…) et le soutien financier de l’Etat des personnes en congés techniques ».

 

Alors que le Gabon a enregistré officiellement son 7e cas testé positif au Covid-19, il est plus qu’évident que la virulence de la pandémie semble ne pas inquiéter une belle frange de la population. A l’heure actuelle où la pandémie est présente dans tous les continents, le véritable danger dans sa lutte est la grande ignorance de la population, qui ne respecte toujours pas les gestes barrières recommandés par les Etats. Ainsi, pour se protéger et protéger les autres du Coronavirus, l’OMS ordonne tout d’abord de « laver très régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou un désinfectant à base d’alcool », de « tousser ou éternuer dans le pli de son coude », « d’utiliser un gel hydroalcoolique lorsque vous ne pouvez pas vous laver les mains », « de se saluer sans se serrer les mains, tout en évitant les embrassades ». Aussi, ces gestes simples n’ont pas permis une forte contagion de la pandémie. Leur observation est une nécessité et une question de santé publique. Par contre, en cas de doute ou d’observation de quelques symptômes que ce soit, appelez gratuitement le 1410.

 

 

Dr. Franck Elmer Essono Edoh

Sociologue et Consultant indépendant en développement des territoires

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here