président, Théophile YOMBOMBE MADJITOLOUM
Président du UTPC, Théophile YOMBOMBE MADJITOLOUM

(Agence de presse panafricaine) -Si l’opposition et singulièrement dénonce le coup de force des militaires après la mort du président tchadien Idriss Déby. Celle-ci se fonde notamment en ce que la France cautionne une fois de plus la dérive autocratique dans ce pays qui évolue ainsi vers une dynastie. Même son de cloche émis par union des travailleur progressistes pour la cohésion (l’UTPC) qui de surcroît invite pour une urgente conférence de la paix dans ce pays afin d’y expier la récurrence des coups de force.

 

 

 

 

L’opposition tchadienne essaie de se mettre en ordre de marche après la mort du président Déby. Parmi les nombreux partis figure l’Union des Travailleurs Progressiste pour la Cohésion du Tchad (UTPC). Son président, Théophile YOMBOMBE MADJITOLOUM, livre ses réflexions sur la situation politique au Tchad après la disparition lundi du chef de l’État. Les élections législatives d’octobre prochain ont été de fait été annulées avec la suspension de la Constitution par le Conseil militaire de transition.

 

tchad
communiqué du UTPC

 

Ce CMT dirigé par l’un des fils du président disparu dans des circonstances encore mal connues. Toutefois, on ne pouvait pas s’imaginer que ce soit des proches du président Déby qui, juste après sa mort, annoncent la dissolution du gouvernement, de l’Assemblée nationale, la suspension de la Constitution, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu, comme s’il s’agissait d’un coup d’État. Et c’est justement ce qui renforce les soupçons d’un coup de force, surtout qu’avec cette suspension des instances républicaines, les tenants du pouvoir s’autorisent tous les abus que ne saurait cautionner en l’état L’UTPC. Encore plus surprenant, les quinze généraux chargés de conduire la transition sont tous des proches du défunt président. Donc, très clairement l’après Déby plonge ce pays dans une grave incertitude.

 

Incertitudes

Face à la hantise d’une dévolution monarchique du pouvoir. Ce qui se passe au Tchad est fort semblable à ce qui s’était passé avec Laurent Désiré Kabila en RDC, en 2001 quand, Kabila père une fois mort, Kabila fils monte au «trône» pour presque 20 ans de règne. C’est inadmissible que le pouvoir se transmette de père en fils dans une démocratie. Or, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, les pays amis du Tchad comme la France ont fermé les yeux sur la gouvernance calamiteuse de M. Déby. Aujourd’hui, alors que l’Élysée s’est empressé de «prendre acte» de la mise en place d’un Conseil militaire de transition (CMT), cela suscite bien  de la peur, que les mêmes causes produisent les mêmes effets, c’est-à-dire qu’au lieu d’une période de transition de 18 mois, Déby-fils garde le pouvoir ad vitam æternam. Plus grave, cette situation atypique ne semble guère faire les affaires de l’opposition tchadienne. Une opposition ne sera cependant jamais soumise à la loi de l’omerta, tant au sein de celle-ci divers leaders clament plutôt : «être débout pour exiger que la transition soit dirigée par des civils et non des militaires dont la place est dans les casernes». Dans cette optique, autant la France et le Tchad sont deux pays amis. Autant la France qui a une base militaire au Tchad et a basé la force Barkhane à N’Djaména croit imposer aux politiques et la société civile tchadiens quelque ligne de conduite, comme si ce pays n’était pas souverain. Cela veut dire que suite au décès du président Idriss Déby, la France ne devrait guère s’immiscer dans les affaires internes de ce pays comme le dénonce fort à propos l’UTPC quand bien même les relations entre ces deux pays sont bonnes et doivent le demeurer.

 

Urgences opérationnelles

Cependant, le Tchad, de par sa position géographique, son histoire, mais surtout l’efficacité de son armée, joue aussi un rôle crucial pour la stabilité de la sous-région. C’est la raison fondamentale qui avait poussé Paris à installer Déby au pouvoir et le soutenir pendant plus de 30 ans. Mais Paris, en soutenant le clan Déby, ferme du coup les yeux sur la violation des droits de l’homme et la mauvaise gouvernance du régime. Or, la France est connue comme un pays de liberté. Aussi cette autre organisation de la société civile souhaite-t-elle que la France soit plus regardante avec le pouvoir, en soutenant le peuple et non quelque dictateur. Sinon, elle œuvrera plutôt que l’histoire se répète au Tchad, au moment même où ce pays aspire plutôt à davantage de liberté et de démocratie entendues comme socles par excellence du progrès socioéconomique porteur de mieux-être pour la quasi-totalité des populations tchadiennes. A preuve, elle exige un retour imminent à l’ordre constitutionnel précédé bien évidemment d’une conférence de la paix inclusive sous l’égide des Nations-Unies en présence des pays amis du Tchad qui ne devra pas se débiner quant à ses obligations militaires tenant du maintien de son armée au sein du G5 sahel et de la CBLT pour faire reculer la menace terroriste sur ces deux sous-région.

 

 

 

 

Par Jean François Hiac pour (App) Paris

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