L’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012) a appelé la population à s’opposer à la tenue le 24 février d’une présidentielle  qu’il juge de “verrouillée�? .

Dans une vidéo diffusée trois jours après le début de la campagne officielle, Abdoulaye Wade a dénoncé l‘élimination par le Conseil constitutionnel, des deux candidats qui pouvaient faire de l’ombre au président sortant Macky Sall. Il s’agit de son fils Karim et l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, tous deux frappés par des condamnations judiciaires.

« Nous avons choisi de nous opposer à la tenue d’une élection entièrement fabriquée dans le seul but de faire réélire le président sortant», a déclaré vertement Wade, âgé aujourd’hui de 92 ans. Il a annoncé être à Dakar ce jeudi, sans confirmation concrète.

Après avoir dressé un sévère réquisitoire contre son successeur dont il accuse d’avoir instauré «un régime d’une gloutonnerie financière sans précédent et d’avoir mis la magistrature à son service», M. Wade a appelé les Sénégalais à faire en sorte qu’il n’y ait pas de scrutin. Il parle alors d’une protestation pacifique : «notre action sera pacifique, respectueuse de la loi et des règlements », n’a-t-il pas manqué de souligner

M. Wade, qui vit habituellement en France, a demandé à Macky Sall de surmonter son entêtement en revoyant les règles du jeu et qu’il instaure une commission nationale de transition démocratique quitte à reporter le scrutin pour discuter avec l’opposition.

Les mots n’ont pas tari dans la bouche de l’ancien président qui s’est érigé en devin. Wade soutient que Macky Sall sait ce qu’il fait : «en visant une réélection au premier tour, Macky Sall a créé de graves dangers de déstabilisation du Sénégal dans la violence», a-t-il déclaré en citant même l’exemple de la Côte d’Ivoire, du Burundi, ou de la République démocratique du Congo, où des heurts électoraux ont fait des centaines, voire des milliers de morts.

C’est donc chaud devant.

Kellé Dadou

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