(Agence de presse panafricaine)-Les retombées du Vent d’Est avaient suscité l’espoir d’assister à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui régirait la fin des dictatures, du renchérissement du coût de la vie, et la réduction des inégalités criantes. Elles miroitaient, en ce vingtième  siècle finissant, l’alternative à l’imposture d’une classe dirigeante illégitime, une fois instaurée la démocratie, et l’avantage à prendre le train de l’économie de marché.

 

 

 

Nombre de chefs d’états africains élus dans les conditions relativement démocratiques, ont ensuite arboré leur maintien prolongé dans le fauteuil présidentiel. La règle juridique qui limite à deux mandats consécutifs est en vigueur dans certains pays. Le prétendant à une troisième élection, franchit le rubicond, après avoir violé ou révisé sur mesure la constitution. Il prépare les esprits longtemps à l’avance sur l’échiquier socio-politique et auprès des partenaires étrangers de la nation  concernée. Le président sortant faisant fi de la continuité d’état, argue de poursuivre son œuvre inachevée dans l’échéance convenue. Usant du passage en force, il procédera à l’achat des consciences, l’instrumentalisation de la haute cour de justice, des organes d’organisation et de la supervision des élections. Au Sénégal, Macky Sall louvoyant en coulisse, prend le pouls de l’éventualité d’être porté candidat pour le troisième mandat. En procédant autrement, Faustin Archange Touadérah, rameutant ses partisans, limogeait la présidente de la Cour constitutionnelle qui avait déjà retoqué l’initiative de briguer possiblement un mandat de trop en Centrafrique. A défaut de gagner la partie pour rempiler, le président sortant dans certaines encablures du continent, se contente de la mise en selle d’un dauphin. Au Congo, en Ouganda et en Guinée-équatoriale, le chef de l’état en place depuis le siècle dernier, est suspecté de préparer sa succession par le choix d’un descendant dont il mettrait le pied à l’étrier.

 

 

 

L’euphorie née dans la perspective du changement socio-politique  après la Chute du Mur de Berlin, s’est émoussée en l’espace d’une génération. La mauvaise gouvernance, les conflits armés, la corruption qui gangrène les conditions d’existence, et la précarité massive, prévalaient pendant la rivalité Est-Ouest. D’épisodes de régression démocratique, ainsi que la résurgence des coups de force militaires par-endroits, constituent une répétition dans le contexte post-guerre froide. Ils illustrent la récidive d’obstruction à la démocratie, de déstabilisation d’institutions nationales, et de la mise en difficulté des économies.

 

 

 

Jean-Touré Ousman depuis Niamey pour ( App) 

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