(Agence de presse panafricaine) L’armée congolaise accuse le groupe rebelle, officiellement démobilisé depuis plusieurs années, d’être derrière les attaques menées récemment non loin de Goma. Le M23 dément. Et le Rwanda, d’où seraient partis les assaillants, selon les FARDC, affirme ne leur fournir aucun soutien.

 

 

 

Des soldats congolais montent la garde devant l’entrée du gouvernorat à Goma, capitale du Nord-Kivu, dans le nord-est de la RDC, le 10 mai 2021. La tension est montée pendant le week-end. Sur les collines du Nord-Kivu, province sous administration militaire depuis six mois, et dans les environs de sa capitale, Goma, la rumeur d’une attaque imminente a commencé à se répandre, suscitant d’abord l’inquiétude des populations puis celle des diplomates.

 

Recul des FARDC

Dès fin avril de l’année en cours, l’ambassade américaine a publié un communiqué mentionnant « une attaque potentielle à Goma » et appelant «son personnel à s’abriter». Mais dans la nuit du 7 au 8 mai 2022, ce sont finalement les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Runyonyi et Chanzu, dans le territoire de Rutshuru, à environ 85 km au nord-est de Goma, qui ont fait l’objet d’un assaut, forçant les militaires à battre temporairement en retraite. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), près de 8 000 personnes ont fui ces nouvelles violences, trouvant refuge en Ouganda. Depuis lors, l’armée congolaise a immédiatement pointé un doigt accusateur sur le M23, une rébellion qui a dans le passé contrôlé plusieurs localités du Nord-Kivu mais qui est officiellement démobilisée depuis 2013. Le M23 a «l’intention de mener d’autres actions de déstabilisation dans le territoire de Rutshuru», préviennent les FARDC dans un communiqué, et ce, alors même que l’état de siège a été décrété dans toute la province du Nord-Kivu dès le mois de mai dernier. « Les FARDC tiennent à préciser que la dernière attaque du M23 à Chanzu et [dans] ses environs intervient au moment où la RDC s’est engagée dans la phase de mutualisation des forces avec les pays voisins pour la normalisation des relations en vue d’améliorer la situation sécuritaire dans la région », indique encore l’état-major congolais. Le même communiqué indique que les auteurs des attaques menées à Chanzu et Runyoni sont venus du Rwanda.

 

Propagande et relations diplomatiques tendues

Kigali a immédiatement réagi en affirmant ne pas soutenir le M23. «L’ex-groupe M23 en question n’a pas cherché refuge au Rwanda lors de son retrait de la RDC en 2013, mais a été basé en Ouganda, d’où cette attaque est originaire et où le groupe armé s’est replié, ont tenu à préciser les autorités de Kigali. Toute information, dans les médias ou émanant de responsables de la région, selon laquelle l’ex-groupe armé M23 serait originaire du Rwanda ou s’y est retiré est une propagande visant à saper les bonnes relations entre le Rwanda et la RDC. » Signe que la situation génère tout de même quelques tensions, le chef d’état-major congolais, le général Célestin Mbala, était en visite à Kigali ce 10 novembre 2021 pour échanger avec ses homologues des Forces de défense rwandaises (RDF). Que s’est-il réellement passé ? Depuis le début de la semaine, les services de sécurité congolais s’activent pour essayer de tirer les choses au clair. Le président Félix Tshisekedi a lui-même participé à plusieurs réunions consacrées à la situation.

 

 

Endy Pascale Ngueng pour (App) 

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