MADAGASCAR: Suspension de l'exploitation de bois précieux - Agence de presse panafricaine

MADAGASCAR: Suspension de l’exploitation de bois précieux

Il est désormais interdit d’exploiter ou de commercialiser le bois de rose, l’ébène et le palissandre à Madagascar, afin de mettre un terme à ce pillage en règle de la nature. C’est ce qui ressort d’une note que vient de publier le ministère malgache de l’Environnement et du Développement durable Alexandre Georget.

En réalité, c’est depuis des décennies que les ressources naturelles de Madagascar sont pillées. Or, pierres, bois de rose, ébène, et palissandre, sont systématiquement volés et expédiés, par des « hommes d’affaires » bien connues, aux quatre coins de la planète : l’Europe hier, la Chine aujourd’hui. Plus grave : les principaux patrons de ces réseaux mafieux ne se soucient pas, un seul instant, des décisions gouvernementales.

D’une manière générale, c’est toute l’écologie du pays qui est en « jeu ». Mais, malheureusement, la lutte risque d’être difficile et parsemée d’embûches, quand on sait que depuis 2010, quatre décrets ont été publiés pour condamner, toujours plus sévèrement,  les trafiquants, qui  encourent dix ans de travaux forcés et 50 millions à cent millions d’ariarys d’amende. Pourtant, des dizaines de bateaux se succèdent dans les ports et emportent, chaque jour, leurs précieux chargements à l’autre bout de la planète.

Il était donc temps que le gouvernement malgache fasse de la fin à la déforestation une urgence absolue, afin de sauver la faune et la flore de la Grande île. « Zéro tolérance pour ceux qui tentent encore d’outrepasser les règles » est le mot d’ordre du ministre de tutelle, Alexandre Georget, dans sa lutte pour l’assainissement de la filière des produits forestiers qui est en cours.

Pour parvenir à faire appliquer la loi, il a compris que sans le renfort de l’armée, cette volonté, comme les précédentes décisions ministérielles, n’a aucune chance d’aboutir. C’est ainsi qu’il a associé le ministère de la Défense et  le ministère de l’Environnement, pour faire face à ces  trafiquants qui sont lourdement armés et n’hésitent pas à ouvrir le feu  pour « protéger » leurs chargements.

A cet effet, l’interpellation de l’un des principaux patrons du trafic de bois de rose, palissandre et ébène, Eddy Maminirina , le 12 février  vers 16 heures, à Tananarive par les policiers de l’Unité d’intervention rapide (Uir), soit deux jours seulement après l’annonce, par le gouvernement malgache, de son intention de lutter contre le trafic de bois précieux, est symbolique. Cet homme d’affaire faisait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis le 29 septembre 2017.

Un acte qui illustre la détermination du gouvernement à mettre un coup d’arrêt à ce fléau. 

En effet, Madagascar a déjà reçu plusieurs  avertissements de la part de la Cites en ce qui concerne l’exploitation et l’exportation de bois précieux et surtout du bois de rose et du palissandre. « Le couperet était prêt à tomber avant que les autorités malgaches ne parviennent à arracher un ultime répit de trois mois. Vendredi 23 septembre, le comité permanent de la Cites, réuni à Johannesburg, a accordé au gouvernement jusqu’à la fin de l’année pour apporter des gages tangibles de son action contre le trafic de bois de rose. Faute de quoi, il pourrait décider une suspension totale du commerce des espèces protégées de la Grande Ile », avait alors rapporté le journal « Le Monde » au mois de septembre 2016. par Jean François

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