Cameroun : Le président du parti leader de l’opposition et ses cadres arrêtés à Douala - Agence de presse panafricaine

Cameroun : Le président du parti leader de l’opposition et ses cadres arrêtés à Douala

Hier soir, la police a quadrillé la maison d’Albert Dzongang à Douala, dans laquelle se trouvait Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) qui, selon les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle,  est arrivée en deuxième position, lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. D’autres cadres du parti présents ont également été mis  aux arrêts.

Le Pr Maurice Kamto a été arrêté lundi soir à Douala, la métropole économique du Cameroun, a annoncé aux médias, Me Emmanuel Simh, vice-président de son parti, le Mrc : « M. Kamto a été arrêté au domicile d’Albert Dzongang (son conseiller stratégique, ndlr), il a été conduit à la police judiciaire de Douala », a-t-il déclaré, confirmant ainsi une information d’une source sécuritaire de premier plan en service à la police judiciaire dans la région du Littoral. Albert Dzongang et Christian Penda Ekoka, un économiste soutien de Maurice Kamto, ont aussi été arrêtés au domicile du premier, a-t-il indiqué.

A en croire les témoins, le suspens a duré plusieurs heures, et ces arrestations ne sont que la suite logique d’un guet-apens qui a duré depuis le début de l’après-midi, avec des hommes puissamment armés et patients, qui avaient reçu consigne de ne pas en repartir sans avoir  capturé le  « wanted ». Il était simplement question d’attendre la nuit pour réaliser leur mission à la faveur de l’obscurité, question de ne pas attirer trop de curieux.

Dans ce scénario digne d’un film hollywoodien, c’est finalement par effraction que des policiers et agents des forces spéciales de l’armée en civil, ainsi que des agents des services spéciaux camerounais sont rentrés dans le domicile de l’opposant Albert Dzongang à  la tombée de la nuit, menaçant d’abattre les militants qui s’y trouvaient, pour extraire Maurice Kamto et son allié, Albert Dzongang. De nombreux militants et sympathisants de l’opposition qui ont tenté de s’interposer ont aussi été mis aux arrêts.

Une autre curiosité est celle des informations (non encore confirmée) faisant état de l’enlèvement, cette même nuit, de l’opposant Célestin Djamen, gravement blessé à la jambe samedi, pour la même destination, à savoir la division régionale de la Police judiciaire du Littoral.  

Pour la gouverne, Paul Eric Kingue, Alain Fogue et l’artiste Valsero, tous proches de Kamto, ont été arrêtés à Yaoundé, samedi dernier, et sont  détenus à la police judiciaire.

Au total, cent dix-sept personnes ont été interpellées ce 26 janvier 2019 au Cameroun, à la suite des manifestations pacifiques du Mrc, qui ont plutôt connus des exactions faisant des blessés.


Après l’arrestation de M. Kamto, environ 300 personnes se sont massées autour de la maison de M. Dzongang, selon notre correspondant   sur  place au  Cameroun . Des tirs en l’air ont dispersé la foule.

Une « réunion de crise » est en cours au MRC, dont plusieurs cadres et soutiens ont été arrêtés depuis samedi.

Maurice Kamto et Albert Dzongang arrêtés : Le Cameroun au bord de la guerre civile. Affaires à suivre. Ngom Mary

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